Le CEO d’une assurance maladie s’est fait buté devant son hôtel.
Il ne reste qu’un mot clé sonore, trois consonnes. CEO.
Certains applaudissent, d’autres s’indignent mais tous comprennent.
On a passé un cap.
Une vie broyée par une autre et la machine qui continue de tourner.
Tuer un homme ne fait pas tomber un système.
Ça ne fait que le nourrir, légitimer sa violence, justifier ses cages et ses armes.
Pas un message, pas une victoire, mais un autre chapitre dans l’histoire sanglante des dominations.
Chaque balle tirée, même contre un oppresseur, est un recul.
Une manière de jouer selon leurs règles.
Mais nous ne voulons pas de leurs règles.
Nous ne voulons pas de leur logique.
Un jeune homme a assassiné un CEO. Un signal radical, une cassure dans un récit.
L’annonce de sa mort s’est propagée comme un souffle numérique ravageur, déferlant comme une onde de choc.
Une balle dans la tête, satisfaction mémétique brutale, utltime, éphémère.
Sarcasmes acides, applaudissements grinçants et rage accumulée mêlés dans un torrent déchainé.
Une joie violente, exutoire d’années de frustrations refoulées, de portes fermées, de vies broyées.
Comme si quelque chose d’innommable, tapi en nous silencieusement depuis trop longtemps, trouvait enfin le droit d’exploser à la lumière.
Et il n’y a pas de retour en arrière.
Ils savent.
On a passé un cap.
Fini les mains collées sur la route ou la sauce tomate dans les musées.
Le désespoir est devenu trop grand, la colère, la rage trop étouffante.
Ce jeune qui a décidé de passer à l’acte incarne un monde où l’espoir s’est effondré et où la justice sociale est écrabouillée par des rapports de force sans précédent.
Qui se sont encore durcis.
Tous les Brian Thomson du monde et ceux qui protègent le système capitaliste d’un soutient indéfectibles, doivent comprendre ce que cela signifie.
Pas pour céder à la peur — on sait que c’est justement la peur qui renforcera leurs positions dans le rapport de force.
Mais pour prendre au sérieux le niveau de haine que tous les Brian Thomson du monde ont nourri.
Le désespoir qu’ils ont semé, dans chaque décision, dans chaque million gagné, dans chaque couche d’oppression, est devenu une tempête.
Nous ne voulons pas d’une société où la violence devient la seule réponse imaginable.
Mais si elle n’est pas une solution, elle est un signal qu’on ne peut pas ignorer.
Nous espérons que tous les Brian Thomson du monde on pris note.
Le temps des avertissements à touché à sa fin.
Il y a des jeunes qui n’ont plus rien à perdre.
On a passé un cap.
Nous refusons la violence du système, parce que nous savons qu’elle est son langage, sa fondation, son outil d’organisation du monde.
Nous rejetons le meurtre et la violence comme action politique parce que tout système instauré dans la violence ne peut se perpétuer que dans la violence.
C’est une spirale qui ne produit que des ruines, un cercle vicieux qui broie les vies et épuise le vivant.
Si nous répondons avec leurs armes, nous ne faisons que légitimer leur logique, renforcer leur contrôle.
Alors, nous rejetons leurs règles.
Maintenir le rapport de force, oui. Mais sans jamais perdre de vue que notre but est de rompre le cycle, pas de le prolonger.
Il ne s’agit pas de détruire pour reconstruire la même chose. Il s’agit de construire autre chose, maintenant, hors de leur logique, hors de leur monde.
Car leur pouvoir ne repose pas uniquement sur des infrastructures physiques ou des capitaux.
Il est enraciné dans des récits, des fictions qui légitiment leur domination.
Notre dynamitage c’est celui des piliers symboliques du règne de la marchandise.
Nos sabotages sont ceux de leurs imaginaires régressifs et de leurs récits impérialistes.
Nos armes sont les mots, les idées, les images, les actes qui fissurent leurs certitudes.
Nos barricades sont les liens que nous tissons, les solidarités que nous cultivons.
Nous n’attaquons pas leurs bâtiments, mais les piliers invisibles qui soutiennent leur monde : l’exploitation, la domination, l’indifférence.
Nos solidarités sont celles qui réparent, qui régénèrent, qui créent.
Nos outils sont ceux du refus collectif, du sabotage créatif, du contre-récit qui déchire leur idéologie.
Nous ne sommes pas dans leurs jeux. Nous les refusons.
Nous voulons un monde où les CEO ne dirigent rien, parce que personne ne leur obéit.
Un monde où personne n’a besoin de devenir un assassin pour survivre.
Parce qu’un système bâti sur la domination et la violence finit toujours par exploser.
Les riches le savent bien, ils ont lâché les petits fachos et autres chiens de garde du système pour maintenir les hierarchies sociales.
Mais pendant que les lois de la physique s’abattent sur nos villes et nos corps — inondations, incendies, tempêtes, vagues de chaleur —, alors que la planète brûle, l’ordre social vacille.
Les serfs ne sont pas aux portes. Mais planqué avec un flingue dans le château.
L’histoire ne se répète pas, elle s’accélère.
Tous les publicitaires du monde le savent. Ils vendent un futur que personne ne vera.
Nous espérons que tous les Brian Thomsons du monde ont bien capté.
Il n’y aura plus d’avertissements.
Des jeunes sans rien à perdre et tout à gagner.
On a passé un cap.
Pas de balles, pas de sang. On refuse leurs règles et leur logique.
La violence, c’est le jeu du système, pas le nôtre.
RIP CEO